Parce qu’il serait fou de croire qu’en continuant à fonctionner de la même manière, on pourrait obtenir un résultat différent, Les Engagés proposent :
- une nouvelle méthode pour dépasser les blocages politiques ;
- un système de sanction au profit des générations futures.
Responsabiliser, une nécessité
Le dernier rapport du GIEC nous le rappelle à nouveau, sans une action politique forte, le pire est à venir. Pourtant, comme le constate Hoesung Lee, le président du GIEC, « les plans actuels sont insuffisants pour lutter contre le changement climatique. »
Ce qui rend le défi climatique particulièrement compliqué, c’est qu’on ne verra que dans le futur les conséquences de nos actes actuels. Or, changer est difficile et même souvent impossible sans un minimum de pression. Le grand challenge est donc d’arriver à rendre tangible dès aujourd’hui le coût futur réel de nos actions.
Pour y arriver, il faut non seulement se fixer des objectifs – on ne fait que ce que l‘on mesure – mais les assortir de sanctions au cas où ils ne seraient pas atteints. « Un objectif sans sanction, ce n’est qu’une parole de politicien ! » fait remarquer Yvan verougstraete, le Vice-Président des Engagés.
Renoncer, c’est reculer !
Loin des discours, les faits sont là : plutôt que de se ressaisir face à l’urgence, le Gouvernement fait marche arrière en proposant d’abroger l’embryon de mécanisme de responsabilisation climatique qui avait été inscrit dans la LSF.
Après une longue lutte face à un MR récalcitrant et un PS indifférent, la 6ième réforme de l’Etat avait en effet permis d’entériner un mécanisme dit de « responsabilité climatique ». Il avait pour objectif de répartir les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre des bâtiments des secteurs résidentiels et tertiaires entre les différentes entités du pays, de monitorer leur évolution, de sanctionner le non-respect des trajectoires par des malus et de récompenser leur respect par des bonus.
Aujourd’hui, le Gouvernement et, singulièrement, la Ministre du Climat et de l’Environnement ECOLO nous proposent d’abroger cette amorce de gouvernance climatique destinée à garantir la convergence de toutes les entités vers les objectifs de réduction d’émissions.
Plutôt que de réformer le mécanisme mis en place pour le rendre praticable et de définir une ambition juste pour chaque entité, le Gouvernement préfère l’abandonner et se répartir la cagnotte (« benefit sharing ») à défaut d’être capable de se répartir l’effort (« burden sharing »).
« Pour Les Engagés, ce spectacle sans vision pour notre planète est insupportable. Tout aussi consternant est l’attitude d’ECOLO qui dans l’opposition dénonce, qui devant les caméras annonce et qui au Gouvernement renonce » fait remarquer le Député Georges Dallemagne.
En renonçant à réformer le mécanisme de responsabilisation et en acceptant de le supprimer purement et simplement – et ce, alors même que nous sommes dans une impasse concernant le nouvel accord « burden sharing », le Gouvernement se prive d’un levier de pression utile… C’est profondément regrettable.
Une nouvelle méthode pour réussir et assumer ses responsabilités
Plutôt que renoncer, face à l’échec des ministres du climat (3 sur 4 sont ECOLO[1]), Les Engagés proposent 2 changements fondamentaux pour faire avancer la transition climatique :
- Une nouvelle méthode de répartition de l’objectif pour dépasser les blocages politiques :
Jusqu’à présent, la Gouvernance climatique intra-belge a tourné autour de trois piliers : (1) les objectifs internationaux et européens, (2) les administrations et (3) les gouvernements des différentes entités.
Face aux blocages politiques, notre proposition consiste à ajouter un quatrième pilier : confier à un Haut Conseil Climatique, composé d’un comité d’experts scientifiques indépendants et d’une assemblée citoyenne, le soin de formuler trois propositions de scénarii de trajectoire carbone et des mesures correspondantes aux gouvernements des différentes entités. Si les gouvernements l’adoptent ou la modifient de commun accord, elle s’impose.
En revanche, si la proposition des experts ne fait pas l’objet d’un accord et que les gouvernements ne parviennent pas à s’accorder sur sa modification, les scenarii des experts sont soumis à un référendum à deux tours[2]. A défaut d’accord entre les gouvernements, c’est à la population qu’il appartient de trancher tant ces questions sont importantes pour notre avenir et celui de l’humanité.