Le Parlement européen vient d’approuver la taxe carbone aux frontières.

Un premier pas important pour lutter contre l’importation des émissions carbones produites dans les pays tiers et pour protéger nos entreprises de la concurrence déloyale.

Si nous voulons que nos entreprises continuent à faire des efforts (indispensables) pour rendre leur production la plus propre possible. Il faut leur garantir qu’elle ne devront pas affronter des productions de mauvaise qualité à bas prix venant d’États n’adoptant aucune mesure de lutte contre les gaz à effet de serre.

C’est le symbole d’un changement de paradigme face à un néolibéralisme débridé. 4 enjeux majeurs :

Assurer une concurrence équitable entre les entreprises européennes soumises à un prix du carbone et les entreprises importatrices étrangères qui, elles, ne le sont pas ;
Avancer dans la décarbonation de l’industrie européenne en renforçant le prix du carbone payé par les industries les plus polluantes ;
Consolider l’autonomie stratégique européenne en créant les conditions pour le développement de filières industrielles plus durables et utiles à la transition ;
Développer l’emploi industriel en Europe.

Le texte adopté prévoit l’inclusion des secteurs du ciment, de l’acier, des engrais, de l’aluminium, de l’électricité, de l’hydrogène (soit, des secteurs représentant 60% des industries UE) qui se verront imposer un prix du carbone lors de leur entrée en Europe.

C’est là une avancée que nous attendions depuis longtemps et qui va permettre de faire plus pour le climat tout en assurant une concurrence équitable pour les entreprises et les emplois en Europe.

Si cela va dans le bon sens, il faut toutefois mesure garder car les défis sont encore nombreux, en particulier en ce qui concerne l’extension de ce Mécanisme. Chez Les Engagés nous voulons profiter de la clause de révision prévue en 2026 pour étendre le CEBAM en aval de la chaîne de production, sinon nous manquerons la cible. Concrètement, il faut viser l’aluminium mais aussi l’échelle en aluminium!

Il nous semble aussi essentiel de l’élargir à d’autres secteurs comme les produits chimiques / polymères mais aussi aux produits agricoles. Il serait inadmissible que les produits alimentaires importés en provenance de pays n’ayant pas les mêmes préoccupations puissent envahir le marché à leur détriment. Il en va de notre sécurité alimentaire et de la vie de nos zones rurales où le secteur agricole est structurant.

Utilisons le même type de mécanisme pour protéger aussi les normes sanitaires et sociales qui nous sont chères. Refusons par exemple l’import de produits venant de pays où l’utilisation de pesticides interdits chez nous est admise.