Liberté des médias en péril : une menace pour nos démocraties.

La liberté de la presse, pilier de nos démocraties, est en déclin à travers l’Europe et le monde. C’est le constat que fait l’ONG Reporters Sans Frontières. Le bilan le plus inquiétant est la nette augmentation du nombre de journalistes emprisonnés à travers le monde : en décembre 2021, 488 journalistes se trouvaient derrière les barreaux. Il s’agit du nombre le plus élevé que l’organisation ait enregistré depuis sa création.
En Belgique, notre pays chute de la 11e à la 23e place (sur 180). En cause : les menaces et intimidations lors des manifestations contre les mesures sanitaires liées à la pandémie Covid-19. Ce sentiment d’insécurité est accentué par les violences policières et les menaces reçues sur les réseaux sociaux, souvent à caractère raciste ou sexiste, d’après l’ONG.
Si la crise du covid19 a eu un impact négatif sur le secteur, la liberté de la presse fait face à plusieurs défis qui eux ne sont pas nouveaux.
  • Le premier est la censure et l’intimidation. Dans l’UE, 11 journalistes ont été tués en raison de leur activité professionnelle depuis cinq ans. Ces journalistes risquent leur vie au quotidien pour rapporter une information de qualité, la plus objective et vérifiée possible. Une information que certains ne veulent pas voir dévoilée.
  • Le second vient de la course au “clic”, conséquence de la révolution numérique qui impose d’offrir une information presque gratuite. Face aux manques de moyens, les rédactions se retrouvent de plus en plus en difficultés financières. Les subsides ne suffisent parfois plus. Alors, il faut se tourner de plus en plus vers les annonceurs. Si la publicité a toujours aidé à financer les rédactions, celle-ci est devenue omniprésente. Dès lors, pour augmenter leur visibilité, les titres préfèrent le scandale à la nuance.
  • Troisième défi : la désinformation. Si la liberté de la presse est en crise, les fakes news en sont en partie responsables. Les responsables de presse doivent se rappeler la grande responsabilité qu’impose leur métier. En relayant des informations non vérifiées, certaines presses se décrédibilisent et encouragent à un sentiment de méfiance et la déresponsabilisation de tout le secteur. On ne transige pas avec la manipulation des citoyens !
Face à ces défis, il ne faut pas faire taire les voix. Il faut valoriser le travail journalistique bien mené. Ne pas chercher à la surconsommation mais à la publication d’articles de qualité dont les informations ont été vérifiées. La presse doit retrouver la confiance du citoyen pour assurer sa liberté et se tourner vers un journalisme constructif plutôt qu’à scandale.
Il en va également de la responsabilité de chaque citoyen de défendre cette liberté.
N’oublions jamais que les dictatures ont commencé par la censure de la presse (et de l’associatif).