Un accord nucléaire a minima qui va coûter un maximum et qui n’offre que peu de perspectives

Les Engagés tiennent à saluer la décision de prolongation des centrales nucléaires. Pour rappel, nous avons été les premiers à réclamer cette prolongation, convaincus que l’énergie nucléaire reste indispensable dans le mix énergétique.
Néanmoins, cet accord parcellaire entre le gouvernement fédéral et Engie soulève bien plus de questions (inquiétantes) que de réponses (rassurantes).
Trois points sont particulièrement inquiétants.
  1. Quels montants sont en jeu et qui va payer ? Vu que ce sont les contribuables belges qui devront payer, Les Engagés exigent la transparence totale et la diffusion au parlement du texte intégral de l’accord afin de pouvoir en évaluer l’impact financier
  2. Quid du trou noir lors des hivers de 2025 à 2027 et le risque évident de blackout vu qu’il n’y aura pas de production nucléaire?
  3. Pourquoi seulement 2 réacteurs uniquement pour 10 ans ? Comme si le gouvernement avait des solutions pour la période qui suit ! A nouveau il s’enferme dans un agenda impossible et se positionne en éternel demandeur myope sans vision à long terme. Il répète les erreurs de son accord de majorité, et de l’ancien gouvernement.

Pour Les Engagés et de nombreux scientifiques, il faut :

  • prolonger de 20 ans, dans le strict respect de la sécurité, un maximum de réacteurs ;
  • décider la création de nouveaux réacteurs dès maintenant.
Si certains crient victoire depuis plusieurs jours – ou plus précisément : hurlent leur victoire – la raison commande de leur rappeler qu’ils n’avaient pas préparé le terrain alors qu’ils avaient la compétence de l’Energie.
Pour Les Engagés, cet accord montre par l’absurde l’absence d’un Etat stratège.
Pour réussir la transition énergétique et climatique, nous proposons de suivre la stratégie des 4/4 à savoir : 25% de renouvelable + 25% d’économie d’énergie + 25% de combustion neutre en CO2 (hydrogène, biomasse, CCS) + 25% de nucléaire.
Avec un taux de couverture de 9% de la demande finale en énergie, le maintien de nos capacités nucléaires actuelles ne suffira évidemment toujours pas ! Il faut investir dans la construction de nouveaux réacteurs nucléaires de manière à au moins tripler nos capacités (on passe de 6 GWH à 18 GWH). Il est donc nécessaire de valoriser nos installations nucléaires sûres et de les prolonger de 20 ans (9%) et investir dans de nouveaux réacteurs (16%), en ce compris dans les Small Modular Reactor (SMRs) et les Réacteurs à Neutrons Rapides (RNRs), pour atteindre ces 25%.
Bref, l’accord entre le gouvernement fédéral et Engie ne peut masquer l’absence de solutions à moyen et long terme car, in fine, ce sont les contribuables belges qui vont passer à la caisse.