Mais qu’est-ce que la « climaflation » ?
Le terme désigne l’inflation provoquée par la crise climatique, notamment via les perturbations agricoles.
- Les chocs météorologiques entraînent des hausses brutales de prix.
- L’élévation progressive des températures crée une inflation alimentaire persistante, pouvant durer jusqu’à 12 mois.
Exemples récents :
- +80 % sur les légumes en Arizona et Californie après la sécheresse de 2022.
- +40 % sur les prix alimentaires en Afrique de l’Est après la pire sécheresse en 40 ans.
- +280 % sur le cacao en 2024 après une vague de chaleur en Afrique de l’Ouest.
- +80 % sur oignons et pommes de terre en Inde la même année.
Les produits les plus touchés sont les fruits et légumes frais – difficiles à stocker – contrairement aux céréales ou au riz qui peuvent amortir les chocs.
Pourquoi c’est un défi majeur pour l’Europe ?
La climaflation n’est pas seulement une question environnementale : c’est une question de souveraineté alimentaire, de justice sociale et de santé publique.
- Ce sont les ménages les plus modestes qui en souffrent le plus, car ce sont eux qui réduisent en premier leur consommation de fruits et légumes quand les prix augmentent.
- Ce sont nos producteurs agricoles qui voient leurs revenus s’effondrer face à des catastrophes climatiques toujours plus fréquentes.
- Ce sont nos économies qui deviennent vulnérables à des pénuries et à des flambées de prix.Quelles solutions ?
Pour rompre le cercle vicieux de la climaflation, trois axes sont essentiels :
- Agir sur les causes : réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre. Cela suppose une politique climatique européenne ambitieuse et crédible, qui ne cède pas aux sirènes du court-termisme.
- Protéger les plus vulnérables : mettre en place des mécanismes européens de solidarité alimentaire, garantir l’accès à des produits essentiels de qualité et éviter que la transition verte ne se traduise par plus d’inégalités.
- Investir dans la résilience : soutenir une agriculture durable et européenne, moins dépendante des importations, plus diversifiée, plus robuste face aux aléas climatiques. Cela veut dire : innovation agricole, infrastructures de stockage stratégiques, et accompagnement juste de nos agriculteurs.
En conclusion
En titre, j’ai écrit « Comment la climaflation fait grimper les prix et change nos habitudes alimentaires » mais j’aurais pu intituler ce post « comment l’aveuglement de certains, les raccourcis des autres, nous impactent toutes et tous au quotidien » !
Plutôt que d’anticiper, de gérer faute d’action, nous allons être sanctionnés… silencieusement peut-être mais durement. La climaflation est un défi qui touche chacun d’entre nous. Y répondre, c’est protéger notre pouvoir d’achat, notre santé, notre environnement ; c’est soutenir nos producteurs, et surtout bâtir une Europe capable de résister aux chocs climatiques. Ce n’est pas un combat lointain. C’est le combat du quotidien.