Comment la « climaflation » fait grimper les prix et change nos habitudes alimentaires

43 milliards d’euros de pertes économiques pour l’Union européenne. Le réchauffement climatique laisse de profondes cicatrices sur notre économie. Canicules, sécheresses, incendies, inondations… L’Europe n’a pas été épargnée cet été. Et la facture pourrait être encore plus salée. Selon une étude de l’université de Mannheim, les dégâts causés par les conséquences du réchauffement climatique lors de l’été 2025 pourraient atteindre 129 milliards d’euros en 2029.

Derrière ces montants gigantesques, les conséquences du réchauffement climatique sur le portefeuille des Belges sont très concrètes : le prix de l’huile d’olive a par exemple bondi de 50% après la sècheresse majeure qui a touché le sud de l’Europe en 2022 et 2023.  Le changement climatique est déjà un moteur de l’inflation et du coût de la vie.  C’est tout l’enjeu de la « climaflation ».

Mais qu’est-ce que la « climaflation » ?

Le terme désigne l’inflation provoquée par la crise climatique, notamment via les perturbations agricoles.

  • Les chocs météorologiques entraînent des hausses brutales de prix.
  • L’élévation progressive des températures crée une inflation alimentaire persistante, pouvant durer jusqu’à 12 mois.

Exemples récents :

  • +80 % sur les légumes en Arizona et Californie après la sécheresse de 2022.
  • +40 % sur les prix alimentaires en Afrique de l’Est après la pire sécheresse en 40 ans.
  • +280 % sur le cacao en 2024 après une vague de chaleur en Afrique de l’Ouest.
  • +80 % sur oignons et pommes de terre en Inde la même année.

Les produits les plus touchés sont les fruits et légumes frais – difficiles à stocker – contrairement aux céréales ou au riz qui peuvent amortir les chocs.

Pourquoi c’est un défi majeur pour l’Europe  ? 

La climaflation n’est pas seulement une question environnementale : c’est une question de souveraineté alimentaire, de justice sociale et de santé publique.

  • Ce sont les ménages les plus modestes qui en souffrent le plus, car ce sont eux qui réduisent en premier leur consommation de fruits et légumes quand les prix augmentent.
  • Ce sont nos producteurs agricoles qui voient leurs revenus s’effondrer face à des catastrophes climatiques toujours plus fréquentes.
  • Ce sont nos économies qui deviennent vulnérables à des pénuries et à des flambées de prix.Quelles solutions ?
    Pour rompre le cercle vicieux de la climaflation, trois axes sont essentiels :

    1. Agir sur les causes : réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre. Cela suppose une politique climatique européenne ambitieuse et crédible, qui ne cède pas aux sirènes du court-termisme.
    2. Protéger les plus vulnérables : mettre en place des mécanismes européens de solidarité alimentaire, garantir l’accès à des produits essentiels de qualité et éviter que la transition verte ne se traduise par plus d’inégalités.
    3. Investir dans la résilience : soutenir une agriculture durable et européenne, moins dépendante des importations, plus diversifiée, plus robuste face aux aléas climatiques. Cela veut dire : innovation agricole, infrastructures de stockage stratégiques, et accompagnement juste de nos agriculteurs.
 En conclusion 

En titre, j’ai écrit « Comment la climaflation fait grimper les prix et change nos habitudes alimentaires » mais j’aurais pu intituler ce post « comment l’aveuglement de certains, les raccourcis des autres, nous impactent toutes et tous au quotidien » !

Plutôt que d’anticiper, de gérer faute d’action, nous allons être sanctionnés… silencieusement peut-être mais durement. La climaflation est un défi qui touche chacun d’entre nous. Y répondre, c’est protéger notre pouvoir d’achat, notre santé, notre environnement ; c’est soutenir nos producteurs, et surtout bâtir une Europe capable de résister aux chocs climatiques. Ce n’est pas un combat lointain. C’est le combat du quotidien.