Loi de restauration de la nature : 3 garanties pour que la Nature gagne vraiment !

La perte de biodiversité en Europe et ailleurs dans le monde est une évidence absolue. Il s’agit d’un enjeu prioritaire sur lequel nous devons nous engager et œuvrer avec volontarisme. Mais plus qu’une approche dogmatique et désincarnée, nous voulons une approche pragmatique et concertée pour maximiser les chances de restaurer le vivant et réussir ce défi.

Aujourd’hui, changements climatiques, protection de la biodiversité, néccessité d’assurer la sécurité alimentaire et la santé des êtres vivants sont les différentes faces d’un même défi, vital, que nous devons relever, tous ensemble.

Profondément reconnaissants au secteur agricole et à la ruralité pour son apport au développement de notre monde depuis des millénaires, nous sommes convaincus que la poursuite des objectifs de restauration de la nature ne peut s’envisager qu’en collaboration avec celles et ceux qui garantissent notre sécurité alimentaire, sont les premiers acteurs de la transition et risquent d’être les premières victimes du réchauffement climatique : les agricultrices et les agriculteurs, les forestiers, le monde rural.

La restauration de la nature ne doit pas être uniquement une ambition législative inscrite sur un bout de papier mais une véritable réalisation pour et au cœur de notre Terre. Ne répétons pas au niveau européen l’erreur commise lors de l’adoption de la loi belge de sortie du nucléaire de 2003, où les objectifs de sortie ont été fixés sans que la loi ne s’en donne les moyens. On a vu où cela a mené : les objectifs n’ont pas été atteints et la facture a flambé.

 Voilà pourquoi, décidés à œuvrer constructivement à une issue favorable de cette loi européenne essentielle, les Députés Benoit Lutgen et Pascal Arimont réclament et proposent trois garanties absolument nécessaires.

1ÈRE GARANTIE : DÉFINIR UN BUDGET SPÉCIFIQUE ET STRUCTUREL

La restauration – mais aussi la préservation – de la Nature doit être bien plus qu’une simple ambition, elle doit être un objectif financé, avec un budget supplémentaire dédié.

A l’heure actuelle, le financement proposé est insuffisant ; pire, il entend ponctionner dans les budgets de la Politique Agricole Commune, mettant donc à mal les objectifs de la PAC. C’est pourquoi il faut un budget supplémentaire, bénéficiant à l’ensemble des parties concernées : forestiers, agriculteurs, pêcheurs, propriétaires ….

« Comment peut-on prétendre restaurer la Nature avec si peu de moyens pour celle-ci et pour les acteurs de terrain ? », s’insurgent Benoit Lutgen et Pascal Arimont, Députés européens. « Ce n’est pas acceptable d’aller prendre sur les budgets de la PAC, cela mettrait à mal ses propres objectifs » !

Ceux-ci rappellent que tant les ONG environnementalistes que les agriculteurs ont appelé de leurs voeux ce budget spécifique – sans être entendus par le Commissaire Timmermans.

Ils ont donc déposé un amendement visant à garantir un financement supplémentaire et spécifique pour la mise en œuvre de la loi pour permettre aux acteurs de terrain d’avoir les moyens de restaurer la Nature.

 

 

2E GARANTIE : MAINTENIR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET SOCIALE, EN EUROPE ET AILLEURS DANS LE MONDE

La production agricole européenne permet aujourd’hui de nourrir chaque Européen et de répondre en partie aux besoins alimentaires des populations en Afrique et au Moyen Orient. L’indépendance alimentaire européenne est essentielle pour tous et gage de stabilité sociale et mondiale.

Le Commissaire Timmermans affirme que cette loi n’entrainera aucune perte de souveraineté alimentaire et aucune flambée des prix pour le consommateur. Or, la diminution importante de la surface agricole utile en Europe, engendrée par ce texte, entraine des craintes légitimes à cet égard. Les Députés proposent donc des rendez-vous réguliers d’analyse vérifiant notamment que la sécurité alimentaire européenne est maintenue et qu’il n’y a pas de flambée de prix.

C’est pourquoi ils ont déposé un second amendement visant des clauses de rendez-vous réguliers.

 

 

3E GARANTIE : PROTÉGER LA BIODIVERSITÉ ÉGALEMENT AILLEURS DANS LE MONDE, LES AGRICULTEURS FAMILIAUX ET LES CONSOMMATEURS 

Aujourd’hui, il n’est pas acceptable que des importations alimentaires sur le territoire européen ne respectent pas les mêmes normes environnementales, sanitaires et de bien-être animal, que celles de l’agriculture européenne. Cela entraîne une concurrence déloyale mais aussi un impact négatif pour la biodiversité, la Nature et le Climat dans des pays comme le Brésil et l’Argentine. Si nos exploitations ferment en raison de normes trop strictes, et que l’alimentation de l’Europe doit dépendre à l’avenir de fermes d’autres continents respectant des normes sanitaires, environnementales et sociales moins exigeantes, on aura tout perdu. Les clauses miroirs ne sont pas des mesures protectionnistes pour le commerce, ce sont des leviers pour que les importateurs tendent vers la meilleure préservation de la biodiversité dont l’enjeu est mondial.

C’est pourquoi les Députés insisteront encore et encore dans les prochaines heures et jours pour que les clauses miroir protégeant la biodiversité et la Nature dans les pays importateurs, mais aussi les consommateurs et les agriculteurs, soient introduites dans ce texte.

 

SORTIR DE LA POSTURE

Ces trois garanties ne sont actuellement pas rencontrées. Profondément déçus par l’attitude du Commissaire Timmermans, qui n’a jamais accepté d’améliorer son texte, les Députés Lutgen et Arimont ont donc déposé une série d’amendements.

« Lors des débats à Strasbourg, le Commissaire a la possibilité d’apporter toutes les garanties nécessaires et de rassurer. A défaut de l’avoir fait jusqu’à présent, nous avons donc fait notre rôle de parlementaires, en apportant par amendement ces garanties, qui sont absolument nécessaires ».

Les Députés espèrent avoir un large soutien auprès de leurs collègues pour modifier le texte et obtenir les garanties nécessaires. Pour eux, c’est ainsi que la Nature gagnera réellement, et qu’il en sera de même pour les consommateurs et l’ensemble des acteurs passionnés par la Nature, la ruralité et plus largement, la qualité de vie.

« Nous espérons que chacun comprendra à quel point le dossier mérite de l’apaisement au risque de perdre et l’adhésion des acteurs, et la mise en oeuvre et, in fine, la Nature ! » concluent-ils.

 

Contact presse : Fanny Charpentier – 0492 23 93 00