États généraux de l’immersion : 7 recommandations pour favoriser une intégration linguistique et culturelle

Ce matin au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles était présenté le rapport sur les États Généraux de l’Immersion. Mathilde Vandorpe, députée Les Engagés, a partagé ses sentiments mêlés de satisfaction et de frustration, soulignant la nécessité d’une action continue et concertée en faveur de l’amélioration de l’immersion dans l’enseignement belge francophone.

Nous voulons tout d’abord saluer le travail qui a été fait et remercier tous les participants d’avoir porté ce débat crucial au Parlement, ce malgré un démarrage laborieux. En effet, il a fallu se battre pour que ce débat crucial soit finalement porté devant le Parlement, alors que l’initiative ministérielle semblait languir dans l’indifférence. Pourtant, les enjeux associés à l’immersion sont cruciaux et nécessitent une attention immédiate.

Nous regrettons cependant l’incapacité d’atteindre un consensus complet sur une liste de recommandations unifiées. Néanmoins, cela ne rend pas les efforts vains. Au contraire, il est nécessaire de poursuivre la lutte pour l’immersion linguistique. « La question de l’immersion devrait transcender les clivages politiques ; elle concerne le bien-être et l’avenir de nos concitoyens, notamment les plus vulnérables. » commente Mathilde Vandorpe.

Les Engagés se sont concentrés sur sept recommandations clés qui répondent aux besoins exprimés par les acteurs de terrain de l’immersion. Celles-ci visent à enrichir l’expérience éducative et à rendre l’apprentissage en immersion plus efficace et accessible.

  1. Améliorer les documents officiels pour l’apprentissage en immersion, y compris la production d’annexes spécifiques à chaque référentiel existant, traduites dans les trois langues modernes pratiquées en Fédération Wallonie-Bruxelles.
  2. Offrir aux élèves la possibilité de répondre aux épreuves dans la langue d’immersion et de créer une équipe de correction adaptée pour les classes d’immersion.
  3. Créer un document officiel attestant le parcours en immersion d’un élève, couvrant les détails tels que le nombre d’années, le nombre d’heures de cours, la matière, et le niveau CECRL (cadre européen de référence pour les langues) atteint.
  4. Soutenir structurellement les écoles et les enseignants par la mise en place d’une cellule dédiée au gouvernement, axée sur le lien avec les chercheurs en éducation et le développement d’outils adaptés à l’enseignement en immersion.
  5. Multiplier les formations au sein de la formation initiale des enseignants, y compris les dispositions relatives au master de spécialisation en Enseignement à dominante linguistique.
  6. Valoriser l’expérience utile des enseignants en langues modernes et soutenir les reconversions professionnelles, pour recruter et lutter contre la pénurie d’enseignants en immersion.
  7. Créer et diffuser les documents de sensibilisation à l’apprentissage en immersion dans divers formats, à destination de différents publics.

Nous avons également demandé de remonter les textes déposés il y a quelques mois et qui ont clairement amené l’organisation de ces États généraux. Ce, étant donné que la Ministre n’avait pas pris la main sur cette intention présente dans la Déclaration de politique communautaire (DPC) 2019-2024, ce qui a laissé le champ libre à un travail parlementaire ambitieux. Les prochaines commissions se pencherons dès lors sur les deux propositions de décret des Engagés : la Proposition de décret modifiant l’usage de la langue d’enseignement dans les épreuves externes certificatives (CEB, CE1D et CESS) et créant une attestation de suivi de l’apprentissage en immersion linguistique, et de la Proposition de décret instaurant un master de spécialisation en Enseignement multilingue et préparant les futurs enseignants à enseigner en immersion dans l’enseignement obligatoire.

Mathilde Vandorpe de conclure : « Bien que les États Généraux de l’Immersion n’ont pas abouti à toutes les avancées que notre groupe aurait souhaitées, ils marquent le début d’un nouveau chapitre de la valorisation et la promotion de l’apprentissage dans l’enseignement. Il faut maintenant continuer à défendre des politiques favorisant une intégration linguistique et culturelle réussie et respectueuse. »