Le Parlement européen aux mains de l’extrême droite

« Le Parlement européen est officiellement aux mains de l’extrême droite. Pour la première fois de notre histoire, un texte législatif du Parlement européen, l’Omnibus, sera négocié avec les autres institutions par une coalition qui unit la droite jusqu’à l’extrême droite. Le cordon sanitaire est mort et enterré, le Green Deal et le devoir de vigilance sont désormais abandonnés, assassinés par cette même alliance climatosceptique, ultralibérale et conservatrice. » s’indigne notre président et eurodéputé Yvan Verougstraete.

De la simplification au simplisme

Il enchérit : « Ce que propose l’alliance de toutes ces droites, ultralibérales, conservatrices ou climatosceptiques, c’est une catastrophe économique et environnementale. Ils ont pris le pouvoir avec pour seul horizon : la simplification. Comme si la simplification était une stratégie qui pouvait assurer la prospérité européenne… Comme si la simplification était une ambition pour les prochaines générations ou permettrait d’éviter les conséquences du réchauffement climatique ou d’améliorer les standards sociaux ou sanitaire. »

« La simplification est une nécessité… Mais érigé en stratégie, c’est un pis-aller, une utopie. Et cette utopie est un vrai danger pour l’Europe et le bien-être, la prospérité de ses citoyens. L’Union européenne doit poser la question de sa survie tant les valeurs fondatrices qui ont fait l’Europe ont été patiemment démolies par ceux qui veulent sa disparition. »

Un texte d’intérêt général torpillé par les lobbies, mais pas que… :

Le texte dont il est question cette fois s’intitule donc l’omnibus :  il s’agissait d’un texte législatif européen qui regroupe plusieurs modifications de lois existantes, ici sur la finance durable, la transparence des entreprises et le devoir de vigilance. En clair, c’est une révision globale des règles européennes sur les entreprises et le climat, qui devait renforcer les engagements du Green Deal, un texte importantissime économiquement et environnementalement.

« Seulement voilà, le Parti Populaire Européen (PPE), majoritaire au Parlement européen a à nouveau endossé son costume de porte-parole des lobbies des multinationales mais aussi des climatosceptiques. Le PPE a donc offert une alliance aux ultraconservateurs et à l’extrême droite pour piloter/détruire cette législation majeure. »

L’extrême droite faiseuse de roi

Ces partenaires pourtant infréquentables ont donc dicté leurs conditions. Résultat, la législation é été totalement purgée de toute avancée et fait reculer l’Europe au siècle dernier. Il ne contient par exemple plus aucun plan de transition climat, ne concerne quasi plus aucune entreprise majeure, supprime toute obligation en cas de violations des droits humains et rend impuissant le devoir de vigilance des entreprises, pour ne citer que cela…

« Les grands perdants sont indéniablement les citoyens pour des raisons climatiques et économiques mais aussi les entreprises dont la décision du jour ne prend pas du tout en compte leur besoin vital de prévisibilité. »

La gauche trop gourmande a sa part de responsabilité

Octobre dernier, un compromis sur ce texte est sur la table. Il n’est pas réjouissant. Il est bien n dessous de nos attentes mais il va néanmoins, même timidement dans la bonne direction. Compte tenu du contexte européen, c’est presque inespéré. On sait à ce moment-là que l’échec de ce compromis ouvrira la porte à un second vote quelques semaines plus tard d’un texte qui serait alors truffé d’amendements issus des droites, plus toxiques les uns que les autres. La gauche refusera le compromis et scellera alors cercueil des ambitions climatiques et économiques du texte.

« Ils s’indignent aujourd’hui de la situation mais ils n’en ont pas moins une part de responsabilité dans ce crash. »

Que reste-il à faire ?

« C’est un jour grave, un jour triste pour l’Europe et pour ce qui était ses valeurs, nos valeurs. La période d’instabilité et le retour à des politiques du siècle dernier met clairement en danger la survie même de l’Union européenne et nous jette dans les bras de nos adversaires à travers le monde.

En tant que responsable politique attaché à la démocratie, à la construction européenne, à l’environnement, je refuse de capituler et je continuerai à défendre l’intérêt des citoyens, l’intérêt général contre les porte-paroles des intérêts de quelques-uns. » conclut Yvan Verougstraete.

 

Contact presse : Emmanuel Foulon emmanuel.foulon@ep.europa.eu 0032 497 594186