Le Plan alcool interfédéral manque d’ambition

Plan alcool… quel plan alcool ? Il ne répond pas aux enjeux que constitue l’usage nocif de l’alcool.

Le plan alcool que l’on attendait depuis longtemps validé par nos neufs ministres de la Santé vient d’être présenté. L’objectif est de diminuer l’usage nocif de l’alcool en Belgique et ses conséquences directes ou indirectes. Les Engagés, par la voix de Catherine Fonck, dénoncent le manque d’ambition de ce plan qui n’est pas à la hauteur des enjeux. Faut-il rappeler que l’alcool constitue l’un des quatre facteurs de risques majeurs de maladies non transmissibles ?

L’une des préoccupations majeures dans nombre de pays est la consommation nocive d’alcool par les adolescents. C’est l’une des causes principales de traumatismes (dont ceux dus aux accidents de la route), de violence et de décès prématurés. Un décès prématuré sur quatre est dû à l’alcool chez les Européens âgés de 20 à 24 ans, 19% parmi les Européens âgés de 15 à 19 ans. Cela nous préoccupe énormément !

L’une des causes de l’usage nocif de l’alcool est la normalisation de sa consommation excessive. La publicité pour l’alcool est omniprésente, sans être accompagnée de messages sérieux de prévention. L’interdiction de la pub seulement 5 minutes avant et après des programmes pour enfants totalement insuffisante. Il faut aller vers une interdiction complète de la publicité, comme le réclame le secteur de la prévention santé.

En ce qui concerne le soutien aux alternatives non-alcoolisées, le texte demande de « stimuler la mise à disposition d’eau gratuite là où de l’alcool est vendu et consommé ». Cela ne va pas assez loin. Il faut aller vers la mise à disposition gratuite d’eau de distribution.

Enfin, autre exemple d’insuffisance : l’accessibilité de l’alcool doit être diminuée bien davantage : suppression de toute vente dans les magasins de nuit et sur les autoroutes de jour comme de nuit.

«Un plan à 75 mesures ?  Entre des études, des objectifs vagues pour 2028 et des mesures tout de suite mais très light ce plan n’est en rien à la hauteur des graves enjeux de santé publique et du devoir de protéger nos jeunes. Les actionnaires alcooliers ont décidément des leviers puissants pour peser sur les ministres… » déplore Catherine Fonck.