Pour y parvenir, Les Engagés par la voix d’Ismaël Nuino, député fédéral et président de la commission de la Justice présentent aujourd’hui une proposition de loi concrète et au service des acteurs de terrain.
Quand la violence devient une réalité quotidienne
Depuis plusieurs mois, la Belgique est frappée par une vague de violences liées au narcotrafic. Bruxelles, notamment, a été durant cet été le théâtre d’une vingtaine de fusillades, semant la peur dans certains quartiers et rappelant que le narcotrafic n’est plus une menace lointaine mais une réalité quotidienne. Les armes, la drogue, les règlements de comptes : ce sont aujourd’hui des scènes qui se produisent dans les rues de Bruxelles presque quotidiennement. Derrière cette insécurité se cache une réalité financière vertigineuse. Chaque année, des dizaines de tonnes de cocaïne transitent par la Belgique, principalement via le port d’Anvers.
La valeur de ce trafic est estimée à environ 50 milliards d’euros par an. 50 milliards d’euros : c’est le budget annuel de l’insécurité en Belgique Cet argent sert à payer des fusils-mitrailleurs, à recruter des personnes mineures comme guetteurs, à financer des fusillades dans des lieux publics, à corrompre des douaniers, des fonctionnaires et à nourrir une économie parallèle qui gangrène notre société. Tant que cet argent circulera, tant que ces flux alimenteront les cartels, l’insécurité prospérera. C’est ce constat qui a conduit Les Engagés à élaborer une proposition de loi ambitieuse et crédible pour répondre sans concession au narcotrafic. Cette proposition, présentée par la voix d’Ismaël Nuino, député fédéral et président de la commission de la Justice, s’inscrit dans une volonté collective : celle de notre mouvement d’apporter des solutions concrètes, loin des simplismes et des réponses superficielles.
Pour marquer les esprits et illustrer l’ampleur du défi, nous proposons un geste symbolique fort. Lors de la présentation publique de ces mesures, nous avons installé un conteneur maritime devant le Palais de Justice. Son ouverture révélera des piles factices de billets de 500 euros. Cette image n’a rien d’anecdotique : elle incarne la réalité du narcotrafic : ce sont chaque année 50 milliards d’euros, en cash, qui circulent et alimentent le narcotrafic en Belgique. Ce sont ces billets qui alimentent les fusillades, qui achètent les armes, qui financent la peur. Le narcotrafic n’est pas une criminalité ordinaire. C’est une véritable guerre, menée avec des moyens colossaux, face à laquelle nos forces de police, nos magistrats et nos enquêteurs se battent souvent avec des ressources insuffisantes.
Pourquoi une nouvelle loi ?
Le narcotrafic n’est pas un phénomène nouveau en Belgique. Depuis des décennies, notre pays et, en particulier, le port d’Anvers sont des points d’entrée majeurs pour la cocaïne en Europe. Mais ce qui a changé ces dernières années, c’est l’ampleur du phénomène et son impact direct sur la sécurité publique. Les réseaux criminels liés à la drogue se sont transformés en véritables organisations mafieuses, puissantes, structurées et dotées de moyens financiers colossaux. Ces organisations ne se contentent plus de faire transiter de la drogue : elles infiltrent nos économies locales, recrutent des mineurs, importent des armes de guerre et n’hésitent plus à tirer en pleine rue. Chaque fusillade à Bruxelles ou à Anvers est le signe d’une criminalité organisée qui n’a plus peur de la visibilité. Les cartels veulent montrer qu’ils contrôlent le terrain, qu’ils intimident les habitants, qu’ils peuvent agir en toute impunité.
Or, notre arsenal législatif et nos moyens judiciaires ne sont pas adaptés à ce défi :
• Les peines actuelles pour les chefs de réseaux ne sont pas assez dissuasives, surtout face à des revenus de plusieurs millions d’euros.
• Les régimes carcéraux permettent encore à certains trafiquants de diriger leur réseau depuis leur cellule.
• Les outils de saisie et de confiscation des avoirs existent, mais ils sont souvent trop lents, trop complexes, et interviennent après coup.
• Les ports restent insuffisamment sécurisés face à l’ingéniosité et à l’audace des trafiquants.
• La Justice et la Police souffrent d’un manque chronique de moyens humains et financiers, malgré la gravité de la menace.
Il existe donc un décalage énorme entre les ressources des organisations criminelles et celles de l’État pour les combattre. Quand les premiers brassent des milliards, nos forces de l’ordre se battent trop souvent avec des effectifs incomplets et des moyens limités.
Face à cela, il ne suffit pas de colmater les brèches. Il faut une nouvelle stratégie, plus ferme, plus rapide, plus crédible. Une stratégie qui s’attaque aux causes du narcotrafic : l’argent, le pouvoir d’intimidation et la capacité d’organisation des réseaux. Par ailleurs, vu la grande plasticité des organisations criminelles, il faut développer et maintenir la connaissance du milieu criminel pour en saisir les formes émergentes. L’idée est donc de cumuler une approche centrée sur l’information à des actions décisives.
C’est pourquoi Les Engagés présentent aujourd’hui une proposition de loi complète, articulée autour de six axes concrets. Cette proposition veut montrer qu’il existe une alternative. Gagner cette guerre passera, non pas uniquement par l’armée, mais par le renforcement de notre État de droit.
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