« Dans ce texte, nous avons voulu mettre l’accent sur une meilleure gestion des textiles, en responsabilisant producteurs et distributeurs pour qu’ils participent activement au recyclage. » se réjouit Yvan Verougstraete, Eurodéputé en charge de la Commission environnement et Président Les Engagés.
Des chiffres de gaspillage colossaux
« Chaque année, près de 5 millions de tonnes de textiles finissent prématurément à la poubelle. Ce gaspillage massif pèse sur l’économie, la planète et nos ressources. Il est temps d’enrayer cette machine infernale : l’Europe doit agir pour responsabiliser producteurs, distributeurs et consommateurs. »
Les objectifs à atteindre
Pour les déchets textiles, le texte prévoit de responsabiliser les producteurs et distributeurs.
Ils devront couvrir les coûts de collecte, de tri ou de recyclage de leurs produits, incluant vêtements, chaussures, couvertures, linge de maison, rideaux, chapeaux, matelas et tapis. Les États membres devront organiser la collecte séparée pour réutilisation et recyclage.
Il faudra aussi absolument prendre compte les pratiques de fast fashion et ultra-fast fashion.
Concrètement
Le texte introduit la notion de REP, c’est à dire de régimes de responsabilité élargie des producteurs. Le but est d’obliger tous les fabricants de textiles à assumer les conséquences de leurs produits.
- Payer plus : ceux qui produisent beaucoup de vêtements bon marché et peu durables devront verser des contributions plus élevées que ceux qui privilégient la qualité et la durabilité.
- Recycler mieux : tous les textiles devront être collectés et triés pour être recyclés ou réutilisés, plutôt que jetés ou exportés sous prétexte de « réemploi ».
- Rendre des comptes : les grandes marques devront fournir plus d’informations sur la quantité de produits mis sur le marché et sur leur durée de vie.
- Objectifs plus stricts : les États membres pourront fixer des cibles plus ambitieuses pour les textiles à rotation rapide, comme la fast fashion, compte tenu de leur impact environnemental particulier.
Et quid du coût ?
Tous les producteurs de textiles paieront une contribution REP. « Il n’est pas nécessairement dans l’intérêt des entreprises de faire peser un énorme coût à leur clientèle plutôt que de la prendre à sa charge sous peine perdre ses clients. »
« Pour les entreprises qui produisent n’importe comment, la note sera plus salée ».
Concrètement, financer une filière circulaire représenterait environ 30 centimes par t-shirt. Ce coût sera d’abord pris en charge par les producteurs grâce à cette responsabilité élargie prévue prévue dans notre législation. Pour les entreprises qui produisent mieux, l’impact sera minime. tandis que pour celles qui inondent le marché de vêtements jetables, la note sera plus salée. Si une partie est répercutée sur le prix final, on parle de quelques centimes : au lieu de 5 €, un t-shirt coûterait entre 5 et 5,30 €.
« Si la fast fashion, par exemple, coûte un peu plus cher, ce surcoût peut, d’une part, pousser les entreprises à produire mieux mais peut être aussi, d’autre part, encourager les consommateurs à acheter un peu moins, et de meilleure qualité. C’est ça le sens de la réforme : faire payer ceux qui produisent du jetable pour encourager une économie plus durable, où le citoyen consomme mieux et gaspille moins. »
Et des créations d’emplois à la clef
« Cette réforme, c’est aussi, à terme, une opportunité économique. Le développement de filières de collecte, de tri et de recyclage lié à cette législation devrait créer plus de 8500 emplois locaux et non délocalisables. En investissant dans l’économie circulaire, nous protégeons la planète tout en renforçant notre tissu économique. »
Conclusion
« Le but de cette législation, c’est donc de créer des incitations pour les producteurs afin qu’ils changent leur comportement. Moins de gaspillage, moins de déchets, plus d’économies à long terme : voilà pourquoi cette législation est un investissement positif pour les citoyens. » conclut l’Eurodéputé Yvan Verougstraete.