Rencontre à Charlotte Bazelaire, Bourgmestre ff de Namur

Depuis février, elle a pris le relais de Maxime Prévot : Charlotte Bazelaire est la nouvelle bourgmestre faisant fonction de Namur. Avant de s’engager en politique, elle était commerçante. Et juste avant de prendre la tête de la commune, elle était échevine en charge de la Culture, des Sports, du Personnel communal et des Bibliothèques.

Le rendez-vous a été pris au Grognon. Difficile de la louper grâce à son pull rose fluo, on la repère de loin. Charlotte nous accueille sous le soleil pour nous raconter son parcours, ses priorités et les défis qui l’attendent.

Pour échanger au calme, elle nous propose d’aller nous installer à la Confluence, autour d’un verre d’eau, il faut bien s’hydrater.

Tout de suite, elle nous invite à la tutoyer et à l’appeler Charlotte, trouvant cela plus naturel. Alors, nous nous exécutons, nous ne voudrions pas avoir de problème avec la cheffe de police.

Peux-tu te décrire en quelque mots ?

Je dirais que je suis quelqu’un de passionné, qui est surtout entière. Quand je m’implique dans quelque chose j’aime bien y aller à fond. Je ne suis pas toujours sûre de moi, mais comme j’aime bien faire les choses, je le compense par ça. Parce que j’aime aller jusqu’au bout.

Qu’est-ce qui t’a amenée vers la politique ?

Mes parents ! Depuis notre enfance, mes parents nous ont toujours impliqués dans la vie sociale et associative. On a toujours travaillé beaucoup avec eux, on a toujours été très actifs. Ils nous ont appris à ne pas subir mais à être vraiment dans l’action. Ma maman était conseillère communale. Quand elle est partie, Maxime Prévot m’a demandé de prendre le flambeau pour défendre les commerçants. Ça m’a plu et j’ai dit “Oui, d’accord, on y va.”

Comment as-tu réagi quand tu as su que tu allais devenir bourgmestre ff ?

C’était un vrai mélange d’émotions, un moment unique. J’étais paniquée mais aussi très heureuse de la marque de confiance avec l’envie de relever le défi. Je me suis dit : “C’est incroyable ce qui m’arrive là, il faut que je fonce.”

Et comment cela a-t-il été reçu par les citoyens ?

En tout cas, des marques de soutien j’en ai eu énormément, je ne m’attendais pas du tout à ça. Donc j’ai vraiment envie de croire que ça a plu à beaucoup de personnes. Et je pense que c’est avec sincérité qu’on m’a répondu.

Les citoyens s’adressent-ils différemment à toi depuis que tu es bourgmestre ff ?

Alors ça c’est marrant, même dans le milieu professionnel, au sein de la Ville, certaines personnes qui me tutoyaient me vouvoient désormais. J’essaye de leur dire: “Mais non, c’est toujours moi, c’est toujours Charlotte, n’hésitez pas, on peut continuer à se tutoyer.” Il faut rester proche des gens.

Vois-tu une différence dans la manière de s’adresser à toi par rapport à Maxime Prévot ?

Oui, Maxime est un personnage à lui tout seul. Il s’est construit une image forte à Namur. Là ça ne fait que quelques mois donc on m’attend un peu au tournant. On me dit “Maxime faisait ceci, Maxime faisait cela”, oui mais moi je fais autrement ! (rire).

Tu continues à vouloir être sur le terrain, comment fais-tu ?

C’est quelque chose que j’ai toujours énormément apprécié, être au plus proche des gens et dans l’action. Pour l’instant, ce n’est pas toujours évident parce qu’il y a beaucoup de réunions, plutôt en intérieur. Mais dès que je peux, je vais à la rencontre des citoyens parce que c’est vraiment important.

Quelles sont les nouvelles responsabilités qui accompagnent ce rôle de bourgmestre ff ?

La plus importante c’est tout ce qui est sécurité. Je suis responsable de la police, et donc ça c’est vraiment quelque chose qui change tout. On doit être constamment présents, accessibles, répondre au téléphone et être là, sur le terrain. C’est une grande responsabilité. Après, il y a évidemment tout le lien avec les citoyens, les grands projets, voir l’avenir en essayant de réagir face aux problématiques actuelles…

Quels sont, selon toi, les plus gros enjeux actuels pour Namur ?

Au vu des finances communales, il faut d’abord mener à bien tous les grands chantiers lancés, pouvoir répondre à l’appel des citoyens, parce qu’ils sont très demandeurs sur des sujets comme la sécurité, la propreté, le bien-être. C’est vraiment essayer que chacun trouve sa place, porter une attention particulière à la santé mentale, que ce soit pour les jeunes et les personnes âgées, chacun doit pouvoir s’épanouir dans le centre ville comme dans lesvillages. C’est les inclure dans toute la réflexion. Et ça c’est l’enjeu pour toute notre société, pas seulement Namur. Et puis nous avons le grand projet de faire de Namur la Capitale européenne de la Culture en 2030 !

Quelle est ton expérience personnelle ou professionnelle qui t’a le plus préparée à ce rôle ?

Je pense que j’ai énormément retiré de mon côté “indépendante”, d’avoir eu un magasin de 500m2 pendant 17 ans, de devoir gérer tout le côté fonctionnel et de devoir se battre aussi pour les clients et toute la structure en elle-même. J’ai vraiment appris énormément de choses, la débrouillardise, et à me battre pour les choses auxquelles je crois. Le fait d’avoir aussi beaucoup participé à la vie sociale m’a permis de bien connaître la ville. Peut-être moins les villages que le centre-ville, mais j’y ai quand même vécu, donc je connaissais bien les problématiques.