Rencontre avec Arnaud Allard
Rencontre avec le bourgmestre de la très touristique commune de Vresse-sur-Semois
Rencontre avec le bourgmestre de la très touristique commune de Vresse-sur-Semois
En 2018, Arnaud Allard créait la surprise en devenant le plus jeune bourgmestre de Wallonie. Plutôt passionné par la gestion que par la politique, cet entrepreneur dans le tourisme fait son entrée un peu “par le fruit du hasard” (sic) puisque c’est la tête de liste qui est venu le chercher pour qu’il se présente à ses côtés. Hyperactif et optimiste dans l’âme, il n’a alors pas hésité et s’est lancé.
Le jeune bourgmestre de cette commune du sud de la Province de Namur ne s’était jamais apparenté à un parti et restait à la recherche de celui qui serait le plus en adéquation avec ses valeurs de respect, de responsabilité et de pragmatisme. Il a finalement été séduit par la nouvelle dynamique de notre Mouvement qu’il a dès lors rejoint en janvier 2024.
À côté de son rôle de bourgmestre, Arnaud gère notamment son camping sur la commune, une entreprise familiale qui accueille des millions de touristes depuis trois générations.
Nous l’avons rencontré au bord de la Semois face au Pont de Claies pour en savoir plus sur les défis et les opportunités que représente le tourisme dans une commune comme Vresse-sur-Semois.
Le “pont de claies” c’est un petit peu notre Atomium à nous, ça attire des centaines et parfois même quelque milliers de personnes par jour. La commune de Vresse est très touristique et un véritable enjeu ici dans le sud de la Province de Namur.
On a une population qui peut jusqu’à quadrupler en période estivale. Et pour gérer les attentes des riverains et des touristes, il faut essayer de concilier tout ça. D’où l’importance de la Nuance (NDLR: c’est bon il lit bien le magazine).
Ce serait présomptueux de dire que je gère ça bien, mais on essaye en tout cas de naviguer au mieux pour essayer de concilier les attentes des habitants, à savoir de respecter la quiétude et le cadre de vie, et du touriste qui lui est plus en recherche d’activités, de choses à voir. Evidemment, cela crée parfois un petit peu de mouvement.
Mais globalement, tout se passe bien car on a de la chance d’avoir une commune qui compte plus de 50 associations diverses, donc environ 25% de la population qui est active dans l’une d’elle. Et ces associations vivent grâce au tourisme et alimentent par leur présence les différents évènements. On a trouvé un équilibre comme ça et ça fonctionne pas mal.
Ils sont nombreux, mais il faut comprendre que ça prend du temps. Quand on arrive comme ça à la tête d’une commune avec une nouvelle équipe en place, il faut s’approprier les projets et relancer la mécanique.
On a notamment avancé dans le gros projet du RAVeL, réelle colonne vertébrale de Vresse et qui prend enfin forme après plus 30 ans de stagnation ! On a aussi le point de vue du Jambon qui est en cours de réalisation et qui va survoler toute la vallée de la Semois. C’est un gros projet structurant d‘un million d’euros qui devrait être finalisé cet été. On a également réussi à obtenir un subside d’un million d’euros pour un projet VTT, un trail center, qui va matcher parfaitement avec le RAVeL. Et puis en plus de tout cela, on a permis à toute une série d’activités de se développer, comme le kayak entre autres. En voilà un justement ! (cris au loin)
Je milite énormément pour ça. On pourrait penser que ces projets ne sont pensés que pour les touristes, mais pas du tout. La mobilité douce, notamment, ça a vraiment du sens. En 2025, quand on travaille sur sa commune on doit pouvoir aller à vélo jusqu’à son lieu de travail. Passer dans le bois, c’est très sympa, mais arriver tout crotté au boulot ça l’est peut-être un peu moins. Et tous ces projets permettent de rayonner, de créer du dynamisme pour une région et donc faire profiter aux citoyens et, on l’espère, inverser la courbe de démographie qui tend à diminuer ici à Vresse.
Il y a surtout ce théorique éloignement. Tu as mis quelques heures en transport en commun pour arriver depuis Bruxelles (rire). Tu as vu que les réalités de la capitale et de la ruralité ne sont pas les mêmes. Donc, plus sérieusement, le fait d’avoir l’air excentré, de ne pas avoir d’industries très proches, a un gros impact. Les jeunes vont étudier dans les villes, s’y établissent pour quelques années et bien souvent reviennent au plus tard pour leur pension.
On a une spécificité ici à Vresse c’est qu’une maison sur deux est soit un gîte, soit une seconde résidence, ou apparenté (hôtel, terrain de camping, chambre d’hôtes). Donc ça crée somme toutes un certain déséquilibre entre habitants et touristes. Mais globalement ça se passe bien.
Je serais prudent en parlant d’emplois liés au tourisme en raison de sa saisonnalité. On a en tout cas un secteur touristique qui se professionnalise de plus en plus. Et paradoxalement à ce que je disais plus tôt par rapport à la démographie, on a une courbe d’emplois qui a augmenté de plus de 11% ces dernières années. C’est la preuve qu’on a d’un côté le tourisme, mais aussi de l’autre l’aide aux personnes, de nombreux homes, et la commune aussi, qui créent pas mal d’emplois. Il y a aussi les travaux liés à la forêt, à l’agriculture, beaucoup d’indépendants. Donc on a encore ce vrai ancrage, cette vraie ruralité ici à Vresse.
On reste ouvert aux demandes. On vient notamment de terminer un PCDR (programme communal de développement rural) qui a suscité une grande participation des citoyens. On a d’ailleurs eu un record en participation, c’est dire que les gens s’intéressent à cela.
Et donc globalement on se rend compte que ce qu’il faut vraiment travailler c’est la communication. Il y a beaucoup de choses qui sont mises en place pour les citoyens ou les touristes et parfois on a l’impression que ce sont deux modèles qui s’opposent alors qu’en fait “l’Union fait la force”.
71 communes belges sont dirigées par un ou une bourgmestre Engagé·e. Ce mois-ci, on vous emmène dans un écrin de […]
Conseiller « Patrimoine » au sein du cabinet de la ministre Valérie Lescrenier.