Les Engagés proposent de supprimer les droits de succession et d’introduire une taxe de 4-5% sur toutes les transmissions

Les droits de successions sont injustes. Ils créent de la discrimination entre ceux qui font de l’ingénierie successorale, pour ne pas payer de droits de succession, et les autres qui ne s’organisent pas, par manque d’information ou parce qu’ils meurent subitement. Les droits de succession discriminent aussi selon le type de lien qui lie deux personnes. Ils deviennent même confiscatoires pour les successions en ligne indirecte, entre une tante et sa nièce par exemple. Enfin, ils sont perçus comme injustes car ils interviennent lorsque les personnes sont en deuil.

De modestes évolutions des droits de succession sont entreprises par les régions. À Bruxelles, un projet d’ordonnance était discuté en commission du Parlement Bruxelles en juin 2023[1]. Ce projet, comme d’autres, modernise le code en ne l’adaptant qu’à la marge à nos changement société.

Plus précisément, il modifie des modalités autour des successions en lignes indirecte et traite de manière un peu plus juste les personnes non parentes, les cohabitants de fait et prend en compte l’augmentation de l’espérance de vie. Si ces éléments peuvent être considérés comme des avancées, nous déplorons que la réponse des régions soit si partielle – à peine un sparadrap – face à l’ampleur des injustices du système actuel.

Heritage Sucession

Au lieu de réformettes, changeons de paradigme : Les Engagés sont favorables à la suppression pure et simple des droits de succession et à la mise en place d’une taxe sur les transmissions de 4 à 5% quelle qu’en soit la cause et quel que soit le lien de parenté.

 

La perception limitée sur toutes les transmissions plutôt que l’impôt « à la mort » sera un vecteur de simplification et de justice pour tous. Stop aux taux progressifs purement théoriques qui ne touchent que certains. Stop à la spéculation sur la mort. Stop aux montages compliqués et aux frais d’ingénierie successorale. Stop à la distinction entre lignes directes et autres héritiers.

Nous proposons aussi un abattement des premiers 100.000€ transmis par donateur individuel. Les 40% de la population les moins riches ne devront jamais payer de droit de transmission.

La mesure proposée dans le texte du gouvernement d’un taux réduit de 3% sur la première tranche de 15.000€ pour les frères, sœurs, tantes, neveux ou autres est par comparaison purement symbolique et n’est certainement pas efficace pour atteindre une plus grande justice sociale.

 

Succession Heritage

Les Engagés ont lancé une pétition pour la suppression des droits de succession et une perception plus juste et plus acceptable tout en étant neutre pour le budget de l’état. Cette proposition de réforme a en effet été calibrée pour être budgétairement neutre[2].

La suppression des droits de succession trouve sa source dans le manifeste des Engagés et les 2 années de travaux qui ont mené à son adoption. Cette mesure a été reprise dans le Plan stratégique Fiscalité et Travail des Engagés : le Courage de changer, présenté le 1er juin 2023. Cette révolution fiscale chiffrée, crédible, courageuse et ambitieuse vise à valoriser le travail, redonner du pouvoir d’achat aux citoyens, soutenir les parents et grands-parents pour améliorer la vie des familles et, somme toute, sortir notre pays des crises à répétition.

Signez la pétition pour supprimer les droits de succession

FAQ

Un moyen très répandu d’éviter les droits de succession, à la mort, est d’effectuer des donations de son vivant. Ces donations, sont soumises à un droit de donation si elles sont déclarées mais il n’y a pas de système en place pour le faire de manière simple et efficace. Tant que ces donations sont faites suffisamment tôt avant la mort, elles passent sous le radar et aucun droit n’est jamais perçu. Plus proche de la mort, ou pour des donations immobilières, les droits de donations sont courants. Ils sont bien inférieurs aux droits de succession (~3%) et ceux qui savent et peuvent se le permettre y font recours au lieu de payer l’impôt sur l’héritage.

Pour de l’immobilier, l’ingénierie successorale passe par le démembrement de la propriété. Une personne peut donner, de son vivant, la nue-propriété d’un immeuble tout en gardant son usufruit. Des droits de donations seront perçus mais pas de droit de succession. De même, si des parents achètent une maison alors qu’ils ont déjà des enfants, ils peuvent faire l’achat directement au nom de leurs enfants. Les enfants sont nus-propriétaires de la maison tandis que les parents gardent l’usufruit. A la mort des parents, l’usufruit rejoint la nue-propriété.

Les très riches passent par des fondations, dans lesquelles ils logent tous leurs avoirs (actions d’entreprises, bâtiments…).

Avec la réforme proposée, les donations seront un peu plus élevées (4-5% au lieu de 3% pour la plupart des cas) mais ils seront au même niveau que les droits de succession qui seront donc beaucoup plus bas. Surtout, toutes les donations, à quelque moment qu’elles se fassent dans la vie d’une personne, seront concernées. Un système d’échange d’information sera mis en place pour qu’elles soient bien repérées.

L’impôt sur les héritages est inéquitable puisque les personnes bien informées arrivent à le contourner via de l’ingénierie successorale … Albert Frère a effectivement payé 0,0% sur les 6,5 milliards d’euros de fortunes qu’il a transmis. Ne payent plein pot que ceux qui ne savaient pas, ne pouvaient pas ou qui meurent subitement.

C’est injuste pour ceux qui ne savent pas. Les personnes mieux éduquées, qui sont plus au fait des possibilités d’éluder les droits de succession, sont aussi avantagés par rapport aux autres. Ces derniers ne penseront par exemple pas à faire une donation de la nue-propriété de leur maison.

C’est injuste pour ceux qui ne peuvent pas. Quelqu’un qui a beaucoup d’argent et sait s’en passer peut le donner à ses enfants bien avant sa mort sans ne rien payer (ou que le taux bas de donation). Les personnes qui doivent faire attention à leur fin du mois doivent, eux, garder leur coussin « au cas où » jusqu’à leur mort. Ils sont alors soumis aux droits de succession.

Enfin, les droits de succession pénalisent les morts subites ; ces morts imprévues dans la fleur de l’âge qui apportent le plus grand désarroi aux proches. Vu que la mort n’était pas planifiée, la succession ne l’a souvent pas non plus été et tout l’héritage est soumis à plein pot aux droits de succession.

Les droits de succession sont aussi discriminatoires car ils dévalorisent les liens autres que ceux du sang. Plus l’héritier est lointain, plus il paie d’impôt. L’héritage d’une tante peut atteindre des taux marginaux de 70%. C’est confiscatoire ; d’autant que l’héritage appartenait déjà à la famille. C’est vécu comme un hold-up d’État et nuit à l’adhésion à l’impôt. Il est bien de donner mais il ne faut pas pour autant se dépouiller.

Le système proposé est plus simple, plus juste et plus efficace. Le caractère fixe du taux rend le calcul de l’impôt plus facile. Il est aisé pour tout le monde d’anticiper et de savoir le cout de la transmission. Le caractère homogène, quelque soit le lien de parenté, rend aussi le calcul plus simple.

Il est aussi plus efficace car le suivi des transmissions se fait du vivant de la personne et il faut faire moins de recherches et de contrôles compliqués à la mort. La perception de l’impôt du vivant de la personne est aussi bonne pour le budget de l’Etat ainsi que vous les récipiendaires des donations. Le taux limité de 4-5% sera toujours payable par les héritiers qui ne devront pas, comme c’est souvent le cas maintenant, revendre les biens hérités pour payer les droits de succession.

Ce système, par sa simplicité, apporte aussi plus de sécurité juridique.

Oui, l’Italie combine le même principe d’un taux fixe bas et d’un abattement généreux. En Italie, il y a un abattement d’un million d’euros pour les conjoints, enfants, petits-enfants et parents en ligne directe. L’abattement tombe à 100.000€ pour les frères et sœurs puis à 0€ pour les autres. Le taux appliqué à ce qui dépasse de l’abattement est de 4% pour les conjoints, enfants et ligne directe, 6% pour les membres de la famille hors ligne directe et de 8% pour tout autre personne.

Toutes les transmissions devront être déclarées. Cela se fera de manière simple et efficace par échange automatique d’information bancaire. Les donations en argent liquide devront être déclarées manuellement. Les petits montants, comme l’argent de poche, ne seront pas pris en compte. Les transmissions seront soumises au taux fixe dès qu’elles dépassent 100.000€. A partir de ce seuil, ce taux sera prélevé chaque année pour les donations effectuées dans l’année. Avant d’atteindre de seuil de 100.000€, les dons et donations seront archivées.

Seules les transmissions à titre gratuit seront concernées ; les ventes d’immeubles ne sont pas concernées.

Les dons déjà effectués à l’entrée en vigueur de la réforme ne seront pas couverts par le système (pas de rétroactivité).

 

 

 

[1] Texte intégral sur Weblex

[2] Sur base des chiffres de recettes droits de successions et de donation de l’Institut des Comptes Nationaux et du flux moyen de donations sur base de HFCS, l’étude sur le patrimoine des belges.